CARCASSONNE (AFP) - Le drame survenu dimanche au 3e RPIMa de Carcassonne, où 17 personnes ont été blessées par des tirs à balles réelles, relève "à 99,9% (d')une faute non volontaire", a déclaré lundi à l'AFP le colonel Benoît Royal, chef du Sirpa-terre (Service d'informations de l'armée de terre).
Le président Nicolas Sarkozy se rendra lundi matin au chevet des victimes, a annoncé l'Elysée dans la nuit de dimanche à lundi.
Dix-sept personnes, dont quinze civils et deux militaires, ont été blessées dimanche, dont quatre grièvement, lorsqu'un militaire a ouvert le feu à balles réelles pour une raison inexpliquée lors d'une journée portes ouvertes dans une caserne de Carcassonne (sud).
"Dans l'état actuel de l'analyse par l'autorité militaire et sans préjuger des résultats de l'enquête, il s'agit à 99,9% d'une faute non volontaire due à un mélange de munitions réelles et à blanc", a indiqué le colonel Royal.
Selon lui, des munitions à balles réelles ont été "conservées indûment". Il s'agit désormais de la "thèse privilégiée" par l'armée de terre, a-t-il ajouté.
Le colonel Royal a fait valoir que des munitions à balles réelles ne pouvaient être perçues par les militaires que dans trois cas: les exercices réalisés précisément à balles réelles sur un champ de tir ou dans un stand de tir, les gardes autour de points sensibles ou les patrouilles "vigipirate"
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Sur les 17 blessés, dont 5 enfants, 15 sont des civils et 2 des militaires.
Le drame(...) s'est produit lors d'une démonstration de libération d'otages du Groupe de commandos parachutistes du 3e Régiment de parachutistes d'infanterie de marine (RPIMa).
L'auteur des coups de feu, un sergent du 3e RPIMa, a été placé en garde à vue.
"La question qui se pose est: est-ce-que le militaire a fait un geste criminel ou pas?. Pour l'instant, personne ne peut y répondre", a souligné le préfet.
"La thèse qui prédomine, c'est qu'il y a eu erreur, sous réserve des investigations qui sont engagées par la gendarmerie", a-t-il ajouté.
Interrogé sur le comportement de l'auteur des coups de feu, le ministre de la Défense Hervé Morin, qui s'est rendu dimanche soir au chevet des victimes, a déclaré: "Selon le début de l'enquête, il s'agit d'un militaire parfaitement noté, rentrant d'opération, avec sept à huit années d'expérience. Il n'existe pas d'éléments permettant de penser qu'il y a eu chez lui un quelconque trouble de comportement, ou trouble psychologique".
Selon une source de la gendarmerie nationale, "des armes ont été saisies et mises sous scellé, et les auditions de plusieurs personnes ont débuté". "Toutes les hypothèses sont envisagées", a ajouté cette source.