Les Chats
(sources : Le chat, éducation et soins, par Paddy CUTT ; Encyclopédie du chat, par Michael POLLARD ; Guide complet des chats, par Alan EDWARDS et les fiches en post-it de CateuhWoman!)
Sommaire:a)- Généralités sur les chats (caractéristiques physiques, précisions sur les sens)
b)- Gestation et naissance chez le chat
c)- Soins aux chatons, de la naissance au sevrage
[ à suivre ]
a)- GénéralitésTout d’abord tous les chats sont formés sur à peu prés le même modèle :
- Poids : de 3,5 à 7 kg pour le mâle non castré
2,5 à 4,5 kg pour la femelle
- Structure osseuse sensiblement identique quel que soit le type de chat (sauf Manx et Bobtail japonais entre peu d’autres)
- Taille : environ 30 cm au garrot et 80 cm de long
Il existe trois « familles morphologiques » :
- Chats brévilignes : membres courts et aspect trapu, tête ronde, profil concave, épaules et arrière-train larges (British Shorthair et Persan)
- Chats médiolignes : tête moins ronde, membres, épaules et arrière-train de taille moyenne (Européen et Devon Rex)
- Chats longilignes : tête allongée, face triangulaire, membres longs et fins, épaules et arrière-train étroits (Siamois)
Le chat est un chasseur-né, pour ceux qui en doutent regardez l’attitude d’un chaton à peine sevré lorsqu’il joue…
Il dispose donc de plusieurs armes naturelles :
- La patience : un chat peut rester un très long moment parfaitement immobile en guettant sa proie et attendant « le bon moment » pour bondir.
- La souplesse : qui permet au chat de se mouvoir rapidement et de réaliser des bonds d’une longueur jusqu’à 6 fois supérieure à sa taille !
- Les griffes : 5 sur les pattes antérieures, 4 sur les pattes postérieures qui, à moins d’une anomalie génétique, peuvent être rétractées grâce à un astucieux jeu de tendons et ligaments, et de ne les sortir que pour grimper, chasser ou repousser l’humain gêneur !
Attention, les griffes sont un outil indispensable à un chat, même s’il vit en appartement, les leur faire arracher (pratique courante aux Etats-Unis) serait d’une cruauté immense envers votre compagnon !
- Les dents : le chat en possède 32, toutes servant à déchiqueter la chair des proies : 4 canines (que personne possédant un chat ne peu manquer) qui immobilisent et tuent la proie, puis prémolaires et molaires en arrière qui cisaillent la viande en morceaux « avalables » et 6 incisives qui aident à arracher la chair des os.
Pour un chat d’appartement mangeant uniquement des aliments en boîte (croquettes ou pâtée), les maitres doivent faire attention à varier les textures, quand c’est possible, afin d’entretenir la dentition et les gencives de leur protégé ! Un os de bœuf ou de poulet de temps à autre ne fait pas de mal, à condition que votre chat ne s’étouffe pas avec !! Personnellement, je trouve que le mieux est l’os d’un gigot d’agneau.
- La vue : particulièrement aiguisée, dont je parle un peu plus bas.
Abordons maintenant l’aspect le plus attrayant du chat, son pelage !
La fourrure d’un chat peut contenir jusqu’à 200 poils par millimètre-carré !
En règle générale (sauf pour le Rex), elle est constituée de trois sortes de poils :
- Les poils de jarre : épaisse couche extérieure, surtout présents sur le dos et les flans, leurs racines sont reliées au système nerveux, ce sont donc les poils qui réagissent à la colère, à la peur, au froid ou à l’excitation de la chasse en se hérissant. Ces poils font partie intégrante du système sensoriel du chat
- Les poils de garde : dits également de barbe, sont plus raides et plus épais à leur extrémités, ils poussent par touffes et sont entremêlés aux poils de jarre.
- Les poils de duvet : ou sous-poil, poussent sous les deux premières couches et servent d’isolant à la peau. Le hérissement des poils de jarre par temps froid augmente leur effet calorifuge, permettant de compenser l’absence de couche de graisse isolante chez le chat.
Un poil de chat est très similaire à un poil humain niveau structure. Et comme les nôtres, de poils, ils ne cessent de se renouveler !
Chez le chat à poils longs, le processus est permanent, alors que pour les chats à poils courts, il est plus visible au printemps avec la perte de la fourrure hivernale.
Mais le poil du chat à d’autres rôles, puisque le follicule pileux sécrète du sébum, substance grasse qui protège et lustre le poil, et qui permet également, grâce aux graisses qu’il contient, de compléter l’apport en vitamines des aliments industriels. Il permet également, grâce à des glandes, de sécréter les substances nécessaires au marquage du territoire (et des phéromones si le chat n’est pas stérilisé).
En revanche, le pelage ne permet pas au chat d’évacuer la chaleur en transpirant, les seules glandes qui pourraient s’apparenter à nos glandes sudoripares sont situées au niveau des coussinets, qui deviennent humides par trop grande chaleur ou peur intense. Attention si, par forte chaleur, votre chat laisse des traces de pattes humides au sol ou halète ! Il souffre de la chaleur et vous devez agir vite pour le rafraîchir !! Une serpillère humide sur le carrelage ou des blocs de glace sous sa couverture de couchage pourront l’aider, ou s’il ne craint pas l’eau, un petit tour dans la baignoire sous de l’eau tiède et sans trop le sécher à la sortie ! Veillez également à ce qu’il s’hydrate bien, quitte à donner un peu de pâtée l’été, en veillant à ce qu’elle ne stagne pas dans la gamelle toute la journée.
Enfin, la peau du chat est extrêmement souple, surtout au niveau de la nuque, ce qui lui évite des blessures lors de disputes entre chats ou lui permet de faire des acrobaties exceptionnelles.
Elle est composée de deux couches, la plus profonde, le derme, est celle où les poils sont implantés, et la plus superficielle, l’épiderme, a une fonction protectrice et comme la nôtre, se renouvelle sans cesse, les cellules mortes étant évacuées par la toilette et/ou le brossage.
Les sens du chat :
Le plus fascinant (enfin je trouve), les yeux du chat et sa vue. Tout d’abord, non, un chat ça ne voit pas dans le noir complet. En revanche, en cas de très faible luminosité, la nuit dans la rue par exemple, ils ont une acuité visuelle doublement plus efficace que la nôtre ! Et tout ceci grâce aux muscles qui contrôlent la pupille (la partie noire au centre de l’œil). En fonction de la luminosité, ils permettent de la réduire à une fine fente, sans que la vision soit limitée, et à contrario, dans la pénombre, ils l’élargissent jusqu’à 12mm de diamètre pour que plus de lumière puisse atteindre le fond de l’œil et transmettre des informations plus précises au cerveau.
Les yeux du chat sont situés sur un plan frontal et antérieur, ce qui permet au chat d’avoir une excellente vision en trois dimensions. Son champ visuel est un peu plus important que le nôtre (180° contre 160° pour les humains) et c’est sa vision de loin (à partir de 2m) qui est la plus aiguisée.
Le chat possède trois paupières. Une membrane au coin interne de l’œil contribue, avec les deux autres paupières semblables aux nôtres, à lubrifier la cornée, mais en cas e lésion de celle-ci, elle permet d’occulter complètement l’œil afin de la protéger, ce qui rend le chat temporairement aveugle.
La vision des couleurs est limitée, le chat percevant le jaune et le vert en niveau de gris.
L’iris (partie colorée de l’œil) peut être de plusieurs couleurs, qui n’affectent en rien la vision mais peuvent être recherchée ou sélectionnées pour un type de chat spécifique (Siamois aux yeux bleus, Chartreux aux yeux jaunes, oranges ou dorés).
L’ouïe d’un chat est, comme pour beaucoup d’animaux, bien plus fine que la nôtre. Les oreilles du chat peuvent tourner à 180° et captent de fait des sons bien plus précisément que nous !
Le chat a le même seuil d’écoute que l’humain pour les fréquences basses, mais pour les fréquences aigües, la différence est de plus de deux octaves ! Le chat peut donc entendre les cris de souris inaudibles à nos oreilles, ou les miaulements d’un chaton perdu.
L’odorat du chat est son sens principal. Il ne touchera pas sa gamelle tant qu’il ne l’aura pas « scannée » avec son nez !! Les odeurs de végétaux ne l’intéressent pas outre mesure, hormis celles de la valériane et de la cataire (herbe aux chats). Ils peuvent en revanche faire des associations odeurs-aliments, si vous cuisinez souvent du foie avec des oignons… Dès le plus jeune âge, les chatons se repèrent à l’odorat, l’odeur de leur mère étant synonyme de sécurité lorsqu’elle décide de les déplacer, ou encore pour trouver leur mamelle.
Tout au long de sa vie, le chat dresse une carte olfactive de son environnement, renifle vos chaussures ou vos mains lorsque vous rentrez chez vous, afin d’obtenir des informations sur les endroits où vous vous êtes rendus, et les autres chats que vous avez pu croiser !
Enfin, le chat dispose d’un petit organe, appelé organe de Jackobson et situé à l’arrière de la voûte du palais, que le chien n’a pas, et qui, tapissé de cellules olfactives, permet une analyse poussée d’une odeur nouvelle. Pour s’en servir, le chat adopte une posture particulière, cou allongé, gueule ouverte, nez plissé et lèvre supérieure retroussée.
Le goût est très lié à l’odorat, encore plus chez le chat que chez n’importe quel autre animal, et un chat peut parfois se montrer difficile, bouder un aliment qu’il appréciait jusqu’ici sans raison apparente. En revanche, il n’est pas attiré par le sucré (en général, le mien ne doit pas être au courant), et un excès de sucre peu même provoquer des désordres digestifs. Pour cette raison, mieux vaut éviter de donner du lait en raison du lactose, sucre du lait, qui pourrait donner la diarrhée à votre compagnon. Il existe des laits spéciaux pour chats, dont le lactose a été retiré, si vous tenez à leur en donner régulièrement.
Le toucher semble être le sens le moins développé du chat, certainement car il est moins vital pour la chasse. La langue, le nez et les coussinets sont les zones les plus riches en terminaisons nerveuses du toucher. Raison pour laquelle le chat touche du nez ou de la patte un aliment ou un objet nouveau.
Il se pourrait aussi que les coussinets du chat, en dehors du fait qu’ils lui permettent d’analyser toutes les caractéristiques des sols où il se déplace afin d’en tirer profit, explique les réactions de survie précoces des chats face aux tremblements de terre…
Mais ce sens reste important pour le chat, particulièrement au niveau des vibrisses qui permettent au chat de se repérer dans l’espace et de s’équilibrer, et au niveau du confort et bien-être psychologique du chat. En effet, les caresses renvoient le chat à son jeune âge et sont un anxiolytique naturel. Ce sens permet également au chat de choisir l’endroit où se reposer à la meilleure température, hiver comme été. Le seuil de perception du chaud étant plus haut chez le chat, il peut s’allonger devant la cheminée bien plus prêt du feu que nous ne le supporterions, au grand dam de sa fourrure d’ailleurs !!
Et lorsqu’il est dehors, il place son nez sous une patte ou sous sa queue afin que celui-ci ne souffre pas, ou moins, du froid, car il y est très sensible !
Je ne m’étendrais pas sur l’agilité et la vivacité du chat, les heureux propriétaires de ces amours poilus ont eu l’occasion d’admirer les prouesses physiques de leur(s) compagnon(s) !
Les seuls éléments à apporter sont que le chat se propulse grâce à un puissant train arrière mais ne possède que très peu d’endurance, d’où cette importance de choisir le bon moment pour bondir car il ne peut poursuivre sa proie sur une longue distance.
De plus, le chat grimpe par jeu ou par nécessité, et lorsqu’il tombe, sa promptitude à réagir, grâce à son oreille interne, et à se retourner, fait qu’il est plus susceptible de se blesser à la mâchoire qu’au dos…Lors de numéros d équilibristes, la queue du chat, comme le bâton du funambule, lui sert de contrepoids et lui permet de se rééquilibrer lors du retournement en cas de chute.
Les âges du chat :
Un chat domestique peut vivre plus de trente ans (les félins des zoos ont une longévité plus importante que leurs congénères en liberté, bien que je sois contre l’emprisonnement en enclos des animaux sauvages).
Les portées de chatons comptent en moyenne trois à quatre petits. Les nouveaux nés n’ont pas de dents et sont aveugles. Ils ouvriront les yeux vers une semaine de vie (tous les chatons ont les yeux bleus), et à deux semaines de vie ils commencent à utiliser vue et odorat pour trouver leur chemin.
La mère, à partir de cet âge-là, commence leur éducation, leur apprend le jeu et les rattrapent lorsqu’ils s’aventurent trop loin. Vers trois semaines de vie le chaton commence à jouer, en commençant par guetter les mouvements de queue de leur maman puis en se pourchassant les uns les autres. Ces jeux préparent le chaton à sa vie d’adulte, et sont d’une importance capitale dans le développement harmonieux et équilibré du futur adulte.
Le chaton est complètement sevré à trois mois, et prêt à mener une vie indépendante. Les dents adultes apparaissent entre quatre et six mois. Les femelles sont pubères à six mois, les mâles à sept, et les chats sont adultes à douze mois.
En comparaison d’une vie humaine, les cinq premières années sont la fleur de l’âge d’un chat, à six ans il est d’âge mûr et à partir de huit ans, on commence à voir les premiers signes de ralentissement, qui ira en s’accentuant en fonction des chats et de leur mode de vie.
Contrairement au chien, un chat peut mener une vie active, quoique ralentie, jusqu’à sa mort, mais un chat de douze ans, ou plus, doit être considérer comme très âgé ! Une adaptation du régime alimentaire sera peut être nécessaire en fonction de l’état dentaire, et un bilan régulier des fonctions physiologiques (en particulier de la fonction rénale) devrait être faite chaque année dès les huit ans du chat.
Pour conclure, il est à savoir que le chat, en plus d’avoir une longévité importante, est un animal indépendant, plus attaché à son territoire qu’à son maître ou ses congénères (bien que des exceptions soient observables), ce qui jouera sur la réflexion lors du choix de l’animal que vous souhaitez adopter !
b)- Gestation et naissance chez le chatUne minette est pubère (peut se reproduire) vers 5 mois (attention, c'est encore trés jeune, trop même, pour lui faire faire des petits!). D'ailleurs, la stérilisation/castration se fait à 6 mois. Mais je m'écarte du sujet
.
Avant de se poser la question du comment, posons-nous celle du pourquoi.
En effet, faire reproduire son matou ou sa chatte n’est pas une décision à prendre à la légère, au vu des nombreux frais et tracasseries que cela entraîne. Je conseille donc à tous ceux qui y penseraient de bien y réfléchir, au vu :
- Des risques pour la chatte lors de la mise bas (minime) et frais vétérinaires si problème
- Des nombreux frais à prévoir en tous les cas :
¤ saillie de l’étalon,
¤ tests de dépistage de la leucose féline et autres maladies virales,
¤ chauffage pour les chatons,
¤ régime alimentaire spécialement adapté pour la mère gestante ET allaitante,
¤ aliment adapté aux chatons,
¤ compléments en vitamines et minéraux,
¤ frais d’annonces/publicité pour la vente/le placement des chatons,
¤ si chat de race : frais d’établissement de pedigree et imprimé pour les régimes, conseils, soins à prodiguer, droit d’enregistrement et transfert,
¤ et enfin les vaccins.
Tous ces frais sont incompressibles et incontournables pour faire reproduire son animal dans les règles de l’art.
Si tout cela est bien présent à votre esprit, alors parlons maintenant du comment.
Vous avez une chatte de race, certainement achetée chez un éleveur. Cet éleveur devrait donc être à même de vous conseiller un mâle de qualité, compatible avec la généalogie de votre minette.
Les professionnels conseillent de prendre un mâle présentant les caractéristiques de race très marquées, afin que les chatons soient les plus beaux possibles (votre chatte est superbe, ce serait dommage de gâcher sa descendance avec un mâle qui ne la vaut pas ). Un marquage bien délimité, une morphologie typique sont les clés d’un bon mélange. Soyez bien renseigné sur les standards de la race et vos chatons n’en seront que plus faciles à faire adopter ! Renseignez-vous également sur les antécédents médicaux de la lignée que vous avez choisi (nombreuses césariennes? caractère? etc...) et dans le doute n'hésitez pas à vous tourner vers un autre mâle. Dites-vous qu'une floppée de récompenses, de flots et de coupes n'a jamais à elle seule donné la garantie de produire des chatons en bonne santé.
La chatte doit être apportée à l’élevage où se trouve le mâle le deuxième ou troisième jour du début des chaleurs (œstrus) au moment où la chatte se roule par terre. Elle y restera normalement trois ou quatre jours, d'où l'importance d'être trés critique sur les conditions d'hébergement et les soins qui lui seront prodigués. Même chose que pour la généalogie, si quelque chose ne vous convient pas, changez d'élevage. Les futurs amoureux sont généralement présentés dans deux enclos attenants le premier jour et mis ensemble le deuxième jour.
Attention !
Sachez que l’ovulation est déclenchée par l’accouplement et qu’une chatte peut est pleine de plusieurs matous ! Gardez bien votre chatte enfermée jusqu’à la fin des chaleurs pour ne pas avoir de surprise sur la généalogie !
Concernant les besoins de la chatte pleine, il ne faut surtout pas la considérer comme malade, c’est une période de sa vie tout à fait normale qu’il faut aborder sereinement. En la surprotégeant, vous risqueriez de la rendre dépendante et il se pourrait qu’elle ne puisse pas s’occuper de ses petits convenablement !
Laissez-la jouer, courir, grimper comme d’habitude ! Sur la fin elle aura peut être du mal à faire sa toilette aussi soigneusement qu’avant, alors proposez-lui un coup de main, mais ne vous imposez pas.
Les chiffres maintenant. Vous pourrez voir si la fécondation a eu lieu aux alentours du 21ème jour (3ème semaine) après accouplement, et la chatte n’aura pas de chaleurs. Les mamelles seront légèrement gonflées et rose foncé.
Attention !
A aucun moment de la gestation il ne faut palper le ventre de la chatte pour tenter de sentir les chatons !! Seul le vétérinaire, et uniquement lui, peut pratiquer ce geste !
Mais rien ne vous empêche de poser délicatement votre main sur son ventre pour les sentir bouger vers le 50ème jour (début de la 8ème semaine) .
Le ventre commencera de gonfler vers le 28ème jour (4ème semaine) et les mamelles continueront de gonfler. La chatte aura de plus en plus d’appétit et dès la 5ème semaine, il faudra changer progressivement son régime alimentaire pour passer à un régime adapté à la gestation (demandez conseil à votre vétérinaire).
Elle mangera de plus en plus tout le long de la 6ème semaine et réduira son activité, surtout extérieure, d’elle-même. Si c’est le cas, afin de conserver une bonne musculature pour la mise bas, mettez à sa disposition des jouets de son « enfance » pour qu’elle puisse continuer à faire de l’exercice. Ne la forcez pas à jouer, c’est elle qui décide.
Veillez à ce que les jeunes enfants ne la chahutent pas et surtout ne la porte pas !
A ce stade, n’importe qui peut voir que cette minette est pleine !
Entre la 7ème et la 8ème semaine, les fœtus commencent de bouger et la chatte donne des signes d’excitation : elle se roule, s’étire, cherche un nid. Ne la laissez pas sortir et anticipez ce moment en lui préparant un carton suffisamment grand et aménagé, sans agrafes ou n’ayant pas contenu de produits toxiques. Laissez les rabats du haut pour qu’elle puise s’isoler, et pratiquez une ouverture sur un côté, mais en hauteur, pour qu’elle puisse entrer et sortir.
Voici un exemple:
Essayez d’en avoir plusieurs du même type.
Pour le nid en lui-même, évitez les journaux, les encres sont parfois toxiques et préférez du papier peint épais bon marché, des torchons ou du papier essuie-tout en épaisseur suffisante.
Le mettre à disposition à votre chatte lui permettra de se familiariser avec, de l’associer à la sécurité et au confort et vous évitera de trouver les chatons dans un endroit inaccessible ou dehors !!
La place idéale est au chaud (22° jour et nuit est l’idéal), à l’abri des courants d’air, à portée de voix et de vue de toute la famille et accessible facilement.
Si votre minette préfère un autre endroit que ce merveilleux carton, essayez de respecter son choix si les conditions de température et d’accès sont remplies. Vous pourrez aussi apprendre à votre chatte à utiliser le carton en lui montrant comment le refermer par le haut pour se cacher.
Revenons à votre minette : quatre repas quotidiens sont nécessaires, et ajoutez-y de temps en temps un poisson gras (sardine, thon…) pour lutter contre la constipation.
Dans la 8ème semaine, inspectez chaque jour la zone anale, votre chatte ne pouvant plus bien se laver, et si nécessaire nettoyez vous-même avec un savon pour bébé et de l’eau tiède et essuyez en tamponnant avec du papier essuie-tout.
Pour les mamelles, la même inspection quotidienne, et si elles sont encroûtées ou sèches, appliquez une fine couche de vaseline.
A ce stade, il est possible que votre minette se désintéresse de son palais aménagé avec amour par vos soins. Empêchez-la de se chercher un autre nid en lui refusant toute sortie et en la ramenant doucement à son carton, sans la tirer. Mettez un jouet à elle dedans pour le rendre plus attrayant, ou si elle est très câline, un très vieux Tee-shirt à vous avec votre odeur dessus (portez-le une ou deux nuits et donnez-le lui) devraient faire l’affaire (il sera irrécupérable, donc prenez-en un auquel vous ne tenez plus et vous le jetterez après la mise bas).
A l’approche de la naissance, votre chatte devient de plus en plus affectueuse, va dans sa litière beaucoup plus souvent et peut perdre l’appétit. Veillez juste à ce qu’elle boive suffisamment. Bien évidemment, le ventre et les mamelles sont très gonflés.
Passons aux choses sérieuses.
Les professionnels conseillent de préparer une « maternité » : dans une « enceinte » (parc d’enfant par exemple), placez la litière, le carton de naissance et les gamelles, le tout afin que vous puissiez rapidement l’aider (même si les chattes ont très rarement besoin d’aide !).
Un petit kit d’accoucheur pour vous : ciseaux à bout rond peu coupants, gants (stériles si possible), torchons propres, désinfectant (demandez au préalable à votre vétérinaire), coton hydrophile, serviettes de toilette, Thermos d’eau chaude, un stock de sacs en plastique et de sacs poubelle. Vous n’en aurez certainement pas besoin, mais si vous êtes d’une nature aussi stressée que moi, ça vous aidera à vous concentrer .
Le travail débute entre le 61ème et le 70ème jour après accouplement. Il est important que vous restiez auprès de votre minette pendant toute la mise bas ! Dodo dans la maternité pour vous aussi !! Si c’est la première portée de votre chatte, elle aura besoin de vos encouragements te de votre présence, en revanche les autres animaux et les enfants doivent être tenus à l’écart pour qu’elle puisse faire son travail tranquillement.
Le début du travail est annoncé par des grognements ou ronronnements rythmés, de l’agitation et plus le moment approche, plus les signes sont nombreux : respiration plus rapide, mouvements « étranges » de l’abdomen (les contractions) qui sont de plus en plus proches (toutes les 30 minutes au début puis toutes les 30 secondes pour l’arrivée du premier chaton), dépôt muqueux sur la garniture du nid ou sur les poils autour de la vulve. La chatte se lèchera certainement la zone vaginale pour stimuler l’expulsion.
Le premier chaton arrive dans les 20 minutes qui suivent les contractions rapprochées, et le dernier peut être expulsé jusqu’à 24 heures après le premier ! La chatte aura donc besoin de manger un peu.
Il n’est pas rare que l’intervalle entre deux chatons varie au cours d’une même mise bas, parfois les contractions peuvent même cesser entre deux chatons !
Pour un déroulement normal, votre minette lèchera chaque chaton à grand coup de langue, pour rompre la poche individuelle, stimulant ainsi la première inspiration, et le chaton devrait crier et se tortiller, puis il rampe vers le ventre de sa maman pour trouver une tétine, ce qui va stimuler l’instinct maternel de votre minette !
Au fur et à mesure de la mise bas, veillez à ce que la chatte lèche ses petits afin de les stimuler à respirer et surtout afin de les aider à vider leurs poumons du liquide amniotique qui pourrait encore se trouver à l’intérieur et les empêcher de respirer (comme pour un noyé…).
Si un chaton sort et paraît mort, peut être l’est-il, mais peut être a-t-il juste besoin d’un coup de main .
Si votre minette ne s’en occupe pas immédiatement, prenez les choses en main : enfilez des gants, prenez le petit dans votre main en soutenant sa tête et faites avec vos doigts ce que la mère ferait avec sa langue, c’est-à-dire frictionnez (avec douceur, c’est nouveau-né !) son abdomen avec trois doigts, de la tête vers la queue, essuyez son nez et toute sa face avec un linge trempé dans de l’eau tiède, tout ça pour le stimuler, le stimuler, le stimuler.
Si ce n’est pas suffisant, en mettant la tête du chaton sur vos doigts, son abdomen dans votre main et sa croupe sur votre poignet, ventre vers le haut, basculez-le tête en bas assez fermement et brusquement afin d’expulser mécaniquement le liquide qui pourrait rester dans ses poumons.
Si toutefois le chaton ne donnait pas signe de vie après ces manœuvres, il sera à considérer comme mort, et, aussi dur que cela puisse être, il vous faudra conserver son corps au cas où un dépistage post-mortem devrait être fait pour la santé de ses frères et sœurs.
N’intervenez pas dans la mise bas, sauf si votre chatte présente des signes de souffrances manifestes. Vous êtes là en soutien psychologique, et « au cas où… ».
Si en se léchant la vulve votre minette rompt la poche avant l’expulsion du petit, surveillez bien, mais il est probable qu’elle parviendra quand même à l’expulser, avec un peu plus d’efforts ou des caresses peu appuyées sur son ventre pour l’aider. Vous pouvez aussi mettre vos doigts gantés en "ciseaux" de part et d'autre du petit coincé pour l'empêcher de re-rentrer de nouveau à la fin de la contraction. La prochaine devrait faire avancer le travail. Si toutefois une patte restait coincée, et que vous ne parvenez pas à l'aider (attention, sans y mettre les deux mains, sachez que vous devez rester le plus discret possible, même s’il y a difficulté !!), allez au plus vite chez le vétérinaire (vous pouvez lui téléphoner par avance pour l’informer de la date approximative de la mise bas et vous informer des numéros d’urgence s’il a besoin). Il se peut aussi que les contractions de votre chatte ne soient pas assez fortes. Même action, vite chez le vétérinaire pour qu'il lui injecte une hormone afin de fortifier l'utérus, mais en cas d'extrème urgence, la césarienne pourra être nécessaire... De nombreux cas de césariennes sur une lignée doivent mettre en garde quiconque souhaiterait reproduire cette lignée!
Chaque chaton naît avec un placenta (amas de tissus sanguinolents à l'autre bout du cordon ombilical). Pour le bon déroulement de la suite des évènements, la chatte doit en manger une partie. Inutile de lui garder les placentas qu'elle n'aura pas mangé juste aprés la mise bas. Si l'un des petits est mort-né, par précaution retirez le placenta correspondant et conservez-le avec le corps.
Chaque placenta doit être entier, il est évident que ce n'est pas facile à voir pour un oeil non exercé mais toute "anomalie" devra vous alerter et vous encourager à surveiller votre chatte les jours suivant la mise bas. En effet, un morceau de placenta qui serait resté dans l'utérus peut provoquer infection ou hémorragie, mettant en danger la vie de votre minette et/ou sa capacité future à avoir d'autres portées!!!!
Examinez brièvement chaque chaton pour détecter les éventuelles anomalies et malformations: bec de lièvre (palais fendu), absence d'yeux, hernie ombilicale, intestins sortis ou moins gênants, doigts surnuméraires (ne sont pas acceptés pour les inscriptions au livre de la race).
c)- Soins aux chatons, de la naissance au sevrage!Alors vos bébés sont nés, leur maman s’occupe d’eux, ils tètent et piaillent. Tout va bien. Maintenant c’est à vous de jouer : changez les éléments souillés de la boîte de naissance. Si le carton est sale, attendez le lendemain, mais pas plus tard, pour en mettre un propre en récupérant des éléments propres de la précédente boîte (afin de conserver l’odeur rassurante du nid). Vous veillerez à changer régulièrement les éléments souillés. Ayez à l’esprit qu’un nid et une litière propres vous permettront de lutter contre les maladies et infections !
Parlons brièvement de votre minette. Il existe plusieurs pathologies post-natales, toutes nécessitant des soins, auxquelles vous devez être attentif.
Voici une liste, certainement non-exhaustive :
- pyomètre : infection de l’utérus,
¤ signes : écoulement épais et blanchâtres de la vulve après la mise bas
¤ traitement : antibiotiques si diagnostiquée suffisamment tôt, sinon stérilisation.
¤ évolution : guérison complète si bien traitée
- éclampsie : chute radicale du taux de Calcium dans l’organisme
¤ signes : convulsions
¤ traitement : injection de calcium par le vétérinaire
¤ évolution : c’est une urgence absolue, l’injection de calcium résous complètement le problème mais il faut agir très très vite !
- mastite : infection d’une ou plusieurs glandes mammaires
¤ signes : elles deviennent dures, bosselées et chaudes
¤ traitement : antibiotiques indispensables pour le traitement de fond, des compresses d’eau tiède peuvent soulager la douleur localement et provisoirement.
- absence de lait : la mère doit ABSOLUMENT disposer de suffisamment de nourriture et d’eau fraîche renouvelée chaque jour en quantité suffisante, sous peine de voir le lait se tarir. Toutefois, il se peut que les chatons ne tètent pas suffisamment fort et que les mamelles ne soient pas assez stimulées.
¤ traitement : homéopathique par LACHESIS ou allopathique par hormones
¤ évolution : si le traitement ne fonctionne pas, il faudra nourrir les chatons au biberon, à raison d’un biberon de lait maternisé spécifique pour chatons, deux fois par heure, jusqu’à leur sevrage… Si on peut l’éviter, c’est le mieux !
Retournons à vos chatons.
A la naissance, bébé chat est sourd, aveugle, yeux fermés, oreilles flasques et ne peut que ramper en se tortillant.
Sa seule préoccupation est manger et dormir. Ce qui tombe très bien puisque le lait des premiers jours (colostrum) va être le « vaccin » des bébés jusqu’à ce qu’ils puissent bénéficier d’une couverture vaccinale normale. Le colostrum contient vitamines, minéraux et anticorps qui vont renforcer l’organisme du bébé et le protéger. Voilà pourquoi il est si important que les chatons, et tous les bébés animaux, puissent téter leur mère le plus tôt possible.
Le poids d’un chaton à la naissance est de 57 à 114g. Il doit prendre environ 15g par jour et par semaine devrait prendre l’équivalent de son poids de naissance. Un examen chaque jour accompagné si possible d’une pesée sera nécessaire dès la première semaine (laissez aux bébés et à la mère le temps de prendre leurs marques). En soulevant délicatement le bébé (même posture que pour le dégagement des voies respiratoires dans le post sur la gestation et la naissance), mais cette fois-ci sur le ventre, vous devez sentir un petit corps chaud, ferme et dodu si tout va bien. La face et l’arrière-train doivent être propres, tâche que la maman remplie en les léchant de façon quasi-obsessionnelle (elle stimule ses bébés de cette façon).
Votre minette va certainement essayer de déplacer ses bébés quelques jours après la naissance (reliquats d’instinct sauvage de protection). Vous pouvez « tromper l’ennemi » en changeant la caisse de naissance de place environ quatre ou cinq jours après la mise bas, mais toujours dans un endroit chaud (22°C) et sans courants d’air, et en remplaçant quelques éléments de literie par des neufs.
Maintenant, bébé chat va grandir et devenir ce petit bout de peluche si attachant et si turbulent que l’on connaît .
Un peu après 2 semaines de vie, il commence à explorer le carton, réussit parfois à en sortir mais minette veille et le ramène toujours à l’intérieur. Si par mégarde il se sauve trop loin en échappant à la vigilance de sa maman, un petit cri de détresse et elle accourt au grand trot pour le rapporter au chaud !
Vers 3 semaines, la locomotion s’améliore et le périmètre exploré est plus grand, toujours sous l’œil vigilant de maman chat !
Attention !
Un chaton est très très fragile, et vu la petite taille, les professionnels ne sauraient que trop conseiller d’aménager un vrai parc à chat, d’où les petits encore inexpérimentés de pourraient pas sortir seuls ! Un coup de porte, lors d’une ouverture un peu brusque, ou un coup de pied malencontreux et ce serait le drame !!
En explorant leur nouvel environnement de jeu, les petits chats vont se frotter et lécher les surfaces à leur portée. Les produits d’entretien toxiques sont à éviter, pour le moment.
A 4 semaines, la grande aventure commence : les chatons commencent à goûter à autre chose que le lait de leur maman. D’abord du lait spécial chaton tiédi au micro-ondes, puis, au bout de trois ou quatre jours, nourriture humide spécial chaton, ou viande très finement hachée dans un peu de son jus seront des mets de choix pour commencer. Essayez de varier marques et viandes, histoire que leur palais se développe et que vous n’ayez pas des chats difficiles par la suite !
Mettez à chaque chaton une écuelle personnelle, éloignée de celle de la maman, et donnez peu, mais souvent, quatre à cinq fois par jour, sans oublier un bol d’eau renouvelé souvent. Pour les premiers jours, faites des petits tas de nourriture, ils l’attraperont plus facilement, puis trouveront le coup de dent seuls par la suite.
Ils doivent être encouragés progressivement à se détourner du lait maternel à partir de 8 semaines.
L’apprentissage de la litière se fait souvent tout seul, par prise d’exemple sur la maman. Mais si la chatte a l’habitude d’aller dehors, ou pour tout autre raison qui ferait qu’elle ne rempli pas son rôle, c’est à vous de prendre le relais. Commencez par mettre systématiquement les petits dans la caisse après chaque repas, et si elle est trop haute pour les chatons, n’hésitez pas à rajouter une marche (boite de mouchoirs rectangulaire par exemple) devant afin qu’ils en sortent seuls, et puissent y regrimper seuls.
Assurez que la litière soit propre en veillant à toujours laisser un peu de grains souillé d’urines à l’intérieur, en rappel.
Et si par malheur ils font leurs besoins à un autre endroit, surtout pas de Javel pour nettoyer. Mettez une goutte d’eau de Javel au fond du bac à litière, puis après avoir nettoyé leurs souillures, mettez leurs gamelles à l’endroit précis où ils ont pris l’habitude de se soulager.
A partir de 4 semaines, vous pourrez jouer avec vos chatons, et constaterez que leurs jeux sont de plus en plus évolués ! Méfiez-vous des pièges que recèle une maison pour un chaton qui explore : fils électriques, plaques de cuisson, baignoire ou évier remplis, produits d’entretien mal rangés…
Parlons maintenant du sevrage. Il est de notoriété publique qu’un chaton est sevré à 8 semaines, soit 2 mois. Toutefois, préférez ne le confier à sa nouvelle famille qu’à partir de 10 semaines, voire 14 pour les plus sentimentaux. La sociabilisation du chaton est alors complètement faite et vous êtes quasiment sûr(e) de confier un chaton bien dans sa tête !
Faites-les vacciner, voire vermifuger si nécessaire, et si ce sont des chatons de race, l’inscription auprès de l’organisme approprié se fait à 6 semaines, le pedigree doit vous être remis avant que le chaton ne parte de chez vous ainsi qu’un contrat de vente où figurent coordonnées du vendeur/éleveur et de l’acheteur/adoptant.
Sachez aussi que pour la reproduction d’un chat de race, le propriétaire de l’étalon peut avoir des droits sur les chatons engendrés par son mâle : choix d’un chaton dans la portée par exemple.
[à suivre]