C'est à une très large majorité que le Parlement européen devrait
interdire, mardi 19 juin, le commerce de fourrures de chats et de
chiens dans l'Union européenne. La mesure prendra effet à compter du 1er janvier 2009. "Notre vote sera un premier pas vers l'interdiction générale de la fourrure",promet la rapporteuse, Eva-Britt Svensson, communiste suédoise, qui aimerait aussi protéger les visons, phoques, renards et autres lapins.
C'est exactement ce que redoute la Fédération internationale de la fourrure.
Pour cette raison, elle s'est toujours opposée à l'adoption d'un règlement européen. "Nous craignions que certains groupes extrémistes influents essaient d'introduire les autres espèces de fourrures", indique sa directrice des affaires internationales, Rebecca Hildreth."Nous n'avions pas besoin de ce texte, car les fourreurs européens ont, en 2002, volontairement interdit le commerce de ces peaux de chiens et de chats, qui ne se vendaient pas de toute façon", ajoute Diederik Vandervennet, secrétaire de la fédération belge.Il y a longtemps que les associations de défense des animaux réclament ce texte. "En 1997, nous avons mis en évidence l'existence d'un odieux commerce de chats et de chiens, élevés en Chine puis écorchés vifs, dont les fourrures sont revendues en Europe sans être déclarées comme telles",indique la fondation 30 Millions d'amis.
Cette demande avait été relayée par le Parlement européen et le conseil des ministres de l'agriculture, en 2003 et 2005.La Commission a un temps répondu qu'elle n'avait pas le pouvoir de légiférer sur des questions éthiques, et conseillé aux Etats membres de prendre eux-mêmes des mesures. Ils l'ont fait, en ordre dispersé : certains ont interdit l'élevage de ces animaux, d'autres l'importation de leurs fourrures, d'autres encore ont introduit des obligations particulières en matière d'étiquetage. La Commission considère aujourd'hui que l'hétérogénéité de ces dispositions nationales constitue un "obstacle au marché intérieur" de la fourrure classique, ce qui l'autorise à légiférer.
Source: le monde