article de: Julien Constant
"Deux petites filles âgées de 8 et 11 ans, ont été découvertes hier matin à Sartrouville (Yvelines), vivant avec vingt-six chiens et chats dans un appartement d’une saleté repoussante. Leur mère, âgée d’une quarantaine d’années, a été placée en garde à vue au commissariat. La justice lui reproche d’avoir délaissé ses enfants.
Vers 11 h 30, au deuxième étage d’un appartement HLM de la rue du Maine, les services sociaux de la mairie et les policiers défoncent une porte. Depuis plusieurs mois, les voisins se plaignent d’une odeur pestilentielle qui les gêne et les inquiète. Les appartements voisins sont envahis par les mouches et les cafards. Dans le logement en question, les forces de l’ordre découvrent deux fillettes couvertes de saleté et pleines de poux. Elles partagent l’appartement avec vingt-six chiens et chats. Il y a aussi un cadavre de chiot en état de putréfaction. « Tout le mobilier était crasseux, les filles n’avaient pas de lits. Dans la cuisine, on a trouvé des pâtes sur lesquelles couraient des insectes », raconte un témoin.
« Je pense que nous avons sauvé ces enfants »
Les fillettes, en larmes, ont été conduites à l’hôpital de Saint-Germain-en-Laye. « Elles ne voulaient pas être séparées de leur mère », raconte un témoin. Une fois rassurées et soignées, elles bénéficieront sans doute d’une mesure de placement dans une famille ou un foyer. Elles étaient toutes deux déscolarisées. « Je pense que nous avons sauvé ces enfants, se félicite le maire Pierre Fond (UMP), encore choqué. Si nous avions laissé la situation perdurer, un drame aurait pu arriver. » La mère de famille, partie travailler, est interpellée dans la foulée. Elle était déjà connue des services sociaux et ne parlait presque à personne dans son quartier. « On ne la connaissait pas vraiment, assure une habitante. Mais on s’inquiétait pour les enfants. Je savais que l’aîné n’allait plus au collège. »
Dans la résidence, les voisins ont accueilli l’intervention avec soulagement. « La situation dure depuis deux ans, mais elle s’était considérablement aggravée depuis six mois, raconte un voisin. On appelait régulièrement la police parce que les chiens aboyaient la nuit. » Les voisins ont multiplié les mains courantes et les signalements à la mairie et pensaient que la situation ne s’améliorerait jamais. « C’est incroyable qu’on ne se soit pas inquiétés avant pour les enfants, s’exclame une autre riveraine. Moi, j’ai un petit, j’espère que toutes ses immondices ne vont pas nous transmettre des maladies. » Hier soir, l’office HLM attendait des consignes avant de faire nettoyer et désinfecter l’appartement.