Les abandons de molosses se multiplient dans la région parisienne depuis le décès d'une fillette attaquée par deux dogues allemands samedi dernier dans l'Oise, a indiqué vendredi la Société protectrice des animaux (SPA).
Au refuge de Genneviliers (Hauts-de-Seine), une quinzaine d'abandons de molosses ont été constatés depuis le début de la semaine, a précisé à l'AFP Nicolas Biscaye, porte-parole de la SPA.
"Des gens nous appellent et nous disent qu'ils ont peur que leur animal devienne agressif avec leurs enfants", a-t-il expliqué. "C'est la psychose qui s'installe et certaines personnes en profitent pour abandonner leurs animaux", a-t-il ajouté.
A Montpellier, la présidente du refuge SPA de l'agglomération a déploré la recrudescence des abandons de chiens et s'est élevée contre les "déclarations alarmistes" du gouvernement après les récents accidents impliquant des chiens.
Depuis les deux derniers accidents de la semaine dernière, "on a rentré 50 chiens d'un seul coup", a témoigné Annie Benezech. "Que des gros chiens", a-t-elle précisé: des croisés boxers, des croisés bergers, des rottweilers..."
Pour la présidente du refuge, ce sont les déclarations et les propositions du ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, qui ont provoqué "la panique des propriétaires de gros chiens".
Le ministre a dit "+on va interdire les croisements+. Donc les propriétaires de chien croisé se disent qu'ils ont un chien dangereux et qu'il est temps de s'en débarasser, même si leur chien a été bien élevé et n'est pas potentiellement dangereux", a déclaré Mme Benezech.
Depuis, "les gens se débarassent de leur chien qui ressemble de près ou de loin à ces molosses qui ont été mis en cause dans les accidents de la semaine dernière", a-t-elle ajouté.
"On est prêt à fermer les refuges si le ministre ne prend pas les choses à bras le corps. Il faut responsabiliser les propriétaires, rappeler que les abondons sont condamnables" et faire appliquer la loi, et faire passer les gros chiens par un centre de dressage.
source: Le Monde