Info du 22/07/2007
Etats-Unis -
Le business prospère des combats de chien
L’inculpation d’une star du football américain, accusée d’organiser des combats illégaux de chiens, a jeté la lumière sur cette pratique violente, souterraine et prospère qui progresse aux Etats-Unis aussi bien dans les quartiers que chez les éleveurs.
« Le phénomène va grandissant. On en voit à Chicago, New York, mais aussi dans l’Indiana, le Wisconsin, affirme Michael Roach, chargé des enquêtes pour la plus ancienne organisation américaine de refuges pour animaux Anti-Cruelty Society. Cela se passe à trois niveaux : celui de la rue et des gangs, celui des loisirs et au niveau professionnel . »
Des paris à un demi-million de dollars
Les paris autour de ces combats peuvent atteindre 20.000 à 30.000 dollars lorsqu’ils sont organisés par la rue, et jusqu’à un demi-million de dollars, lorsque des éleveurs clandestins sont maîtres de cérémonie. Il y aurait entre 20.000 et 40.000 professionnels du combat de chiens aux Etats-Unis, qui s’aident d’internet pour organiser ces rencontres souterraines.
Récemment, une vedette de l’équipe de football américain des Atlanta Falcons, Michael Vick, a été accusée par un grand jury fédéral d’avoir entraîné et fourni des chiens pour se battre à travers le pays,de 2001 à 2007. Lors de ces combats, les chiens vaincus étaient achevés, pendus, noyés ou éclatés au sol, indique le document de justice.
On achève le perdant
Quelque 66 chiens dont 55 pitbulls ont été trouvés dans sa propriété de Virginie, la moitié d’entre eux enchaînés à des axes de voiture à une distance suffisante les uns des autres pour s’exciter sans se mordre, une pratique commune des élevages de chiens de combat.
Dans les quartiers, les maîtres de pitbulls terrorisent les communautés, volant parfois les chiens ou chats de leurs voisins pour en faire un appât d’entraînement. « Les combats ont lieu dans des garages, des sous-sols, des maisons abandonnées ou même dans des appartements, dont on démonte les portes pour construire une arène » , explique Michael Roach. Le divertissement peut ne durer qu ’ un quart d’heure ou au contraire plusieurs heures lorsque les animaux ne veulent pas lâcher prise. « On tourne alors un coin en bois dans leur mâchoire pour l’ouvrir et on les relance l’un contre l’ autre » , affirme Michael Roach. Les chiens qui ont perdu sont achevés, pour faire passer le message : « Voilà ce qui arrive aux perdants » , dit-il.